Je tire mon inspiration des gens, des lieux et des émotions qui m’entourent. Les toiles que je peins sont la perception de ce que je vois, ce que j’observe et non particulièrement ce que je ressens personnellement.

J’absorbe ces émotions et je les transfère sur ces pauvres pantins inanimés. Leurs passions sont traduites en mouvements exagérés et dramatiques. L’expression de leur visage devient superflue. J’aime que l’observateur interprète lui-même le message donné par leurs gestes et leurs mouvements selon l’évolution de son humeur. Chaque pantin a sa propre histoire, sa propre complexité. Ce sont des personnages énigmatiques dont il faut décrypter le vocabulaire corporel. On attribue facilement à ces êtres inanimés, des secrets qui nous appartiennent.

Les pantins ont aussi une autre signification plus personnelle pour moi : un pantin est un être irrémédiablement dirigé, son destin n’est pas totalement le sien… J’aime à penser que je suis totalement maitresse de mon avenir et de mon destin, mais mes expériences de vie m’ont donné plusieurs leçons qui me laissent quelquefois penser totalement le contraire. En vieillissant, j’utilise de plus en plus la phrase typique : ‘’Rien n’arrive pour rien’’ et je m’interroge sur ces fils invisibles qui nous manipulent. Sommes-nous des pantins? Avons-nous notre destin tracé d’avance? Sommes-nous vraiment libres de nos mouvements?